Il est présent dans les deux pays et comme le titre l’indique, ses adeptes vous diront que c’est le sport le plus naturel qui a vu le jour dans le milieu le moins naturel. Mais avant de faire la comparaison, petit rappel de ce dont on parle.
Apparu dans les années 1990, c’est une discipline ou il est question de franchir des obstacles, souvent des éléments du décor urbain (barrières, certains murs, grillages et autres éléments de l’architecture des villes modernes) mais pas seulement, Il se pratique également en pleine nature.

Les français en sont les fabricants et les japonais les importateurs cette fois-ci. Eh oui, c’est à David Belle qu’on doit : le Parkour. A ne pas confondre avec le Freerunning, apporté au départ par et pour les anglophones puis devenu plus artistique que le premier.
La plus grosse différence n’est pas dans les moyens mais dans le nombre de pratiquants qui s’élève à plus de 2000 en France tandis qu’il ne dépasserait pas les 1000 au pays du soleil levant. Un peu logique quand on sait que ce sont deux français qui ont fait de cet art urbain ce qu’il est aujourd’hui : L’esthétisme pour Sébastien Foucan, le sport pour David Belle et un peu des deux pour Zen Shimada, sans doute le runner japonais le plus connu de tous.
Quand le paysage suffit à définir le « terrain de jeu » pour un français, c’est l’esprit Otaku qui est combiné avec le Parkour au Japon. Ceci dit, les règles sont quasiment les mêmes dans les deux pays, parmi celles-ci il y la protection du fait que le Parkour est considéré comme un sport extrême. Se réunissant entre eux, les « traceurs » adhérent à des associations telles que la Japan Parkour Association ou la PK13 à Marseille.
En France, plus qu’au Japon, ce sont les médias et non les compétitions internationales qui ont fait connaitre le Parkour, on citera le film dont le sujet se rapproche le plus de cette discipline : Yamakasi. Un nom à consonnance japonaise ? Il n’en est rien, ça vient du congolais : « Ya makási » et signifiant esprit fort. Un esprit ayant un lien étroit avec les arts martiaux ! Oui ceux-là même qui nous viennent de l’Extrême-Orient, le Japon y compris. En effet, les mouvements et les techniques du Parkour requièrent la même souplesse qu’un mouvement d’Aïkido ou du Judo par exemple. Ce lien a certainement permis au Parkour de devenir de plus en plus populaire au Japon et de commencer à faire partie de la culture de l’archipel notamment dans certaines publicités comme celle de la boisson C.C. Lemon. Malheureusement, qui dit popularité des sports extrêmes dit hausse du nombre d’accidents. Heureusement, il existe des moyens de protections pour tout de nos jours malgré que la discipline a besoin d’une professionnalisation et d’un intérêt des ministères concernés.
Comme c’est un loisir très urbain et actuel il est normal de retrouver des scènes d’action et même des clips complets en montrant les figures les plus périlleuses. C’est également pour cette même raison que la question de fouler les pieds sur des propriétés privés doit être abordée. En France comme au Japon (dont le code civil est basé sur le modèle napoléonien) il semblerait que la loi sur la propriété privée ne soit pas aussi stricte qu’aux Etats-Unis par exemple, à part la violation de domicile, et que donc le traceur est un peu plus libre dans les deux premiers pays. Sauf qu’au Japon au lieu de faire intervenir les autorités les habitants font intervenir leur légendaire politesse qui les caractérise, par conséquent, les traceurs se font rares sur ces terres lointaines et la vigilance des services de l’ordre est accrue.
L’époque ou la musculation et la natation étaient les seuls moyen de se sculpter le corps est révolue, Le Parkour entend bien gagner sa place et a pour lui cette sensation de liberté en plus, cette liberté qui donne des frissons à ses amoureux dont les paroles reflète leur façon de penser : « Le monde est notre terrain de jeu », et le monde inclut le Japon et la France.
S.E. Tiar
Sources:
Parkour, D. BELLE, éd Intervista 2009