C’est un sujet très sensible pour le reste du monde et extrêmement tabou au pays du soleil levant. Dans le secteur de l’emploi, le coté inhumain est aussi inexistant que les assistés en France, c’est ainsi que l’état psychologique se détériore et qu’au fil des semaines la rareté des pauses et des breaks donne la sensation que la vie n’a qu’une seule fin, celle ou l’on meurt le plus vite possible.
Ce qu’on peut qualifier de virus porte même un nom : Karoshi ou la mort causée par l’excès de travail. Et comme le souligne si bien le site ‘abc.net.au’ : « Les employés au Japon restent parfois très tard dans la nuit au bureau, mais cette habitude a engendré une épidémie, celle de la mort provoquée par trop de travail ».
Connaissant la nature des nippons et leur sens prononcé de la perfection on peut imaginer en premier lieu des patrons exigeants, des employés en manque de confiance pouvant exécuter n’importe quel ordre (dans les limites de leur morale bien sur au cas où certains tordus nous lieraient). Mais aussi et la plus importante des causes du Karoshi, la soif d’argent. Et cette imagination ne s’est pas trompé car c’est ce qui se passe en ce moment. Encore récemment, une employée âgée d’à peine 24 ans dont on taira le nom et la société dans laquelle elle travaillait, ou plutôt dans laquelle elle se tuait littéralement à la tache. Cet événement tragique survient – comble de l’ironie – le jour même de Noël a cause des harcèlements moraux par l’autorité et des heures supplémentaires (105 heures en un mois).
Malheureusement, les cas de suicides sont si nombreux et prennent une telle ampleur que le peu de loi protégeant le salarié est quasi-inexistant. Les chiffres sont alarmants, plus de 2000 individus se sont donné la mort en 2015 selon une étude faite par le ministère d’Abe. La même étude montre que la Japon a le plus haut pourcentage de personnes travaillant plus d’heures qu’il n’en faut dans la semaine, 49 heures minimum sur 20 000 entreprises.
Quand on sait qu’aux Etats-Unis, pays le plus développé au monde, un employé lambda dans l’entreprise X touche une paie confortable pour un nombre d’heures beaucoup moins élevé qu’au Japon on se braque et on refuse l’éventualité de travailler un jour dans ce pays. La comparaison est intéressante dans le sens ou les problèmes présents en Amérique sont liés à deux facteurs : l’obésité et ce que représente le rêve américain ; en d’autres mots une liberté si encouragée qu’elle ralentit le développement économique. De ce fait on a deux polarités, un japon trop rigide et une Amérique trop négligente. Les deux cas menant à un seul dénouement : une crise économique qui se répète toutes les décennies en moyenne.
S’il suffisait d’avoir des idées et des solutions pour arrêter l’épidémie tout serait beau dans le meilleur des mondes. Seulement, le gouvernement fait la sourde oreille quand aux décès qui surviennent chaque année, des années presque sans vacances pour certains. Des petits efforts on été faits comme l’obligation pour les employés de passer au moins 70% de leur congés payés, cette initiative prendra effet avant 2020. Une aide parmi d’autres certes, mais rien n’assure que le moral des salariés soit au beau fixe.
S.E. Tiar
Sources :
Crédits miniature : Coal Miki/Flikr.